18 octobre 2018

Les relations sociales dans l’entreprise : les clés du dialogue social

Michel Mathet, Jean-Nicolas Moreau et Sabine Pinard-Legry, experts en relations sociales et en pilotage de stratégie et de projets d’entreprise nous présente la formation « les relations sociales dans l’entreprise ».

 

1-Vous intervenez à l’EN3S pour la formation « Les relations sociales dans l’entreprise », en quoi consiste cette formation et quels outils pédagogiques utilisez-vous ?

Michel Mathet : Cette formation que nous animons depuis des années, je dis « nous » car sa conception comme sa réalisation sont le fruit d’un travail d’équipe pluridisciplinaire, vise à développer les compétences professionnelles dans tout le champ des relations sociales, depuis la maîtrise du dialogue social formel et informel jusqu’à la prévention et la gestion des conflits sociaux.

A vocation opérationnelle et pratique, elle vise à donner « des clés pour comprendre, mais surtout des outils pour agir ».

Les méthodes que nous utilisons, tout au long des deux modules, sont essentiellement actives et interactives.

Chacune des journées fait alterner de courtes conférences-débats, afin de cadrer les bases génériques, des discussions dirigées et des échanges de pratiques. Ces échanges de pratiques tournent essentiellement autour de simulations avec jeux rôles afin de caler au plus près des situations réelles rencontrées par les participants, ou encore mieux et plus utile, de celles auxquelles ils se préparent à être confrontés.

Ces simulations, précédées et suivies d’apports et de conseils des consultants, occupent plus de la moitié du temps des séminaires.

Elles permettent de traiter de manière concrète et synthétique les différentes dimensions des relations sociales (juridique, psychosociologique, stratégique, managériale), de mettre en évidence leurs interactions et d’en mesurer les effets.

 

2-Quels points saillants des évolutions apportées par les ordonnances Macron du 22 septembre 2017 allez-vous traiter pendant ces 2 modules de formation ?

La deuxième partie du code du travail, « Les relations collectives de travail » est grandement modifiée par ces ordonnances.

Il y a, bien sûr, en premier lieu la création d’une nouvelle instance, le CSE (Comité Social et Economique) qui vient en lieu et place des DP, du CE et du CHSCT, en conservant l’essentiel de leurs missions. Mais l’élément le plus saillant, mis en évidence dès les titres des ordonnances en question, est l’importance croissante qu’est appelée à prendre la négociation collective « décentralisée » qui pourra s’opérer dans les entreprises et les établissements, avec de nouvelles modalités pour les très petites entreprises et en l’absence de représentants syndicaux.

Cette importance croissante des conventions d’entreprise ou d’établissement, qui peuvent sur un nombre conséquent de matières, pour reprendre les termes de l’article L2253-3, prévaloir « sur celles ayant le même objet prévues dans la convention de branche ou l’accord couvrant un champ territorial ou professionnel plus large » a fait dire à d’aucuns qu’il s’agissait d’un bouleversement avec une inversion de la hiérarchie des normes.

Sans entrer dans les détails ici, beaucoup de points jadis gravés dans le marbre par la loi et les conventions collectives peuvent être maintenant, et plus que jamais, l’objet d’un accord d’entreprise qui peut « aménager la durée du travail, ses modalités d’organisation et de répartition, aménager la rémunération (…) »

En ce sens, c’est l’occasion de repenser sa stratégie en matière de relations sociales et de mettre en œuvre une nouvelle ingénierie de la négociation..

 

3-Quel public est concerné d’après vous par ces réformes dans l’entreprise ?

Tout le monde est concerné par ces réformes dans l’entreprise ! Tous les salariés et tous les acteurs sociaux !

Pour répondre en fait à votre question, pour ce qui est du public concerné par des formations sur ce sujet, il est appelé à s’élargir selon nous.

Traditionnellement, le perfectionnement aux relations sociales attirait surtout des directeurs d’organisme, des secrétaires généraux. Bien sûr, il pouvait aussi s’adresser à des directeurs en charge des moyens et des ressources humaines nouvellement nommés ou découvrant un contexte social plus difficile que celui auquel ils étaient habitués à l’occasion d’une mutation.

Au-delà de ces personnes, qui en général géraient tout ou partie des bientôt anciennes IRP, des cadres stratégiques et opérationnels seront de plus en plus directement ou indirectement (préparation, mise en œuvre des accords…) impliqués dans les processus de négociation et ressentiront probablement le besoin de mieux comprendre et maîtriser les enjeux, les techniques, les codes et les usages des relations sociales.

 

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