18 octobre 2018

Développement digital et innovation, l’Acoss présente au salon Viva Tech 2018

Comment exploiter les données détenues par l’Acoss et les Urssaf pour les aider à accompagner et favoriser la création et le développement des entreprises et l’emploi ?

Tel est le thème sur lequel l’Acoss a souhaité solliciter les starts up dans le cadre d’un « pitch contest » organisé par Viva Technology, le salon international 2018 dédié à l’innovation et aux start-ups.

Un pitch contest est un appel à projets à partir duquel des start-ups sont amenées à proposer des solutions pour répondre à la problématique énoncée. À travers ce format, l’Acoss fait le choix de l’innovation et ancre résolument son développement vers le digital.

Pendant 1h30, les starts up qui ont relevé le défi, ont présenté leur projet au jury de l’Acoss. L’objectif ? Développer une solution qui permettra une exploitation efficiente des données de l’organisme afin d’accompagner et de favoriser la création, le développement des entreprises et de l’emploi.

Samuel Zapata, directeur de cabinet à l’Acoss et Estelle Denize, directrice des relations publiques, reviennent plus en détails sur ce projet et nous en disent davantage sur ses suites pour l’Acoss.

 

1.  L’Acoss a organisé le 24 mai un Pitch Contest lors du salon Viva Tech. Pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez souhaité organiser cet événement ?

Dans le cadre de sa nouvelle COG, l’Acoss fait du renforcement de la qualité de service et de l’innovation deux priorités centrales.

La participation au salon Viva Technology, plus gros rassemblement européen de start-ups, répondait à cette stratégie à double titre :

• d’une part, les start-ups et le secteur du numérique représentent aujourd’hui un champ important de développement de l’offre de services Urssaf.  Structures aux profils et aux besoins d’accompagnements spécifiques, les start-ups constituent d’abord une cible à part entière de cette offre de service comme l’illustre par exemple le dispositif mis en place par l’Urssaf Ile-de-France à Station F, en partenariat avec la mission French Tech. Elles sont aussi des partenaires importants dans la mise en oeuvre des réformes, en particulier s’agissant des plateformes de l’économie collaborative.

• d’autre part, elles constituent un écosystème force de propositions en matière d’innovation sur lequel la branche entend s’appuyer pour moderniser et développer son offre, mieux valoriser ses données, et nouer des
partenariats porteurs de valeur ajoutée pour les entreprises et indépendants.

La présence de l’Acoss au salon était l’occasion pour la branche de gagner en visibilité auprès de ces acteurs, de mieux faire connaître cette stratégie, tout en faisant « plancher » des start-ups sur deux enjeux centraux de la COG : la mobilisation des data et le renforcement du rôle de la branche dans l’accompagnement de l’activité économique.

Cette démarche s’inscrit parfaitement dans l’esprit du discours prononcé par le Président de la République dans le cadre de l’inauguration du salon : une administration innovante au nom de l’intérêt général et de l’efficience.

2.  Lors du pitch contest les start-ups ont présenté leur projet devant un jury composé de Yann-Gaël Amghar (Directeur de l’Acoss) et Jean-Eudes Tesson (Président de l’Acoss). Pouvez-vous nous présenter en quelques mots les solutions proposées par les gagnants ?

Plus de quarante dossiers avaient été déposés, et cinq participants ont été auditionnés lors du salon.

Le jury a finalement choisi de retenir deux projets, assez différents :

  • Ramp-up, start-up spécialisée dans la conception de chatbot d’aide au recrutement et à l’intégration de nouveaux collaborateurs par les entreprises. L’idée est de s’appuyer sur les données, ressources documentaires et services en ligne de la branche pour construire un assistant à l’accomplissement des démarches liées à l’embauche – information sur les règles applicables et les formalités, sur les cotisations et contributions, accompagnement à la production de la Déclaration préalable à l’embauche (DPAE), etc.
  • See-d, start-up intervenant dans le champ de l’Intelligence artificielle et du Machine Learning. Le projet consiste, en s’appuyant sur des modèles mathématiques et sur les données de la Déclaration sociale nominative (DSN), à concevoir des outils d’évaluation du risque d’erreur ou de fraude, afin de profiler les entreprises concernées et permettre une réponse plus précoce et plus adaptée de la part de l’Urssaf.

3.  En quoi ces solutions vont permettre une exploitation efficiente des données détenues par le réseau des Urssaf pour mieux accompagner et favoriser la création, le développement des entreprises et de l’emploi ?

Ces deux solutions permettent, chacune à leur manière, de valoriser les données détenues par la branche afin de proposer de nouveaux services ou de mieux accompagner les entreprises.

Dans le premier cas, il s’agit d’aider à la réalisation des démarches pour faciliter la création d’emploi, notamment dans les TPE.

Dans le second, de tirer parti des données DSN pour proposer aux entreprises un accompagnement à la fois plus personnalisé et plus préventif dans la production de leur déclaration, dans une logique de « droit à l’erreur », tout en renforçant la qualité des données collectées par la branche Recouvrement et ses partenaires.

4.  Après ce salon international dédié à l’innovation, quelle est la suite pour les projets proposés à l’Acoss ? Quelles sont les prochaines actualités du réseau en matière de simplification des démarches et relations avec les entreprises et employeurs ?

Les deux projets retenus feront l’objet d’un financement de l’Acoss, dans le cadre de conventions à conclure très prochainement.
Dans un premier temps, les solutions proposées seront expérimentées à petite échelle, dans le cadre de POCs (proof of concept) portant sur un champ circonscrit.
En fonction des résultats obtenus, une extension de la démarche pourra être envisagée.

Au-delà du salon et des deux projets lauréats, l’objectif de l’Acoss est, dans les mois qui viennent, de pouvoir intensifier cette démarche de co-construction avec l’écosystème, en s’appuyant notamment sur sa future Direction de l’innovation et du digital qui sera créée courant juillet.
Cette Direction viendra en appui et en accélération des nombreux chantiers engagés par la branche en matière de service et de relations aux entreprises : développement des services digitaux avec à court terme p.ex. la rénovation de l’offre micro-entrepreneur, modernisation de nos offres simplifiées (Cesu, Paje…) dans la perspective du prélèvement à la source, prise en charge de nouveaux dispositifs ou publics comme la formation professionnelle, les marins, les artistes-auteurs, développement de nouveaux services autour de la DSN…