20 avril 2022

Un projet de bande dessinée pour les 8-12 ans

 

En partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale (Inspection Générale et Direction Générale de l’Enseignement Scolaire), l’équipe mission jeunes de l’EN3S pilote et expérimente sur l’année scolaire 2021-2022 une activité pédagogique sur la solidarité, la fraternité et les valeurs de l’engagement à destination d’élèves en classe de CM1, CM2 et 6ème.

En complément des projets de la mission jeunes de l’EN3S à destination des élèves de 16 à 25 ans et leurs professeurs, l’EN3S étend sa démarche de pédagogie de la solidarité au profit d’élèves encore plus jeunes, en proposant des outils pour les 8-12 ans.  

Une expérimentation réalisée en classe

Coconstruite par un groupe de travail pluridisciplinaire aux côtés d’enseignants, de référents et conseillers pédagogiques, l’expérimentation est menée au sein de trois écoles primaires issues de cités éducatives, dans les départements du Rhône et de la Loire. L’objectif à terme est de livrer un produit pédagogique « clef en main » dont puissent se saisir librement les enseignants.

Une bande dessinée (BD) a été réalisée par les élèves de la 60ème promotion dans le cadre des Trophées de l’innovation (dispositif auquel participent les élèves de l’EN3S). La bande dessinée « les uns pour les autres » est articulée autour de huit histoires proches du quotidien de ses potentiels lecteurs (enfants de 8 à 12 ans). Pour permettre à chaque enfant de s’identifier et de partager un lieu commun, ces histoires de déroulent en milieu scolaire au sein de l’école publique « Simone Veil ». Les « aventures » se succèdent tout au long de l’année scolaire, permettant d’introduire une temporalité et une continuité dans les histoires développées et les champs de la protection sociale traités.

Une première séquence autour de ce format BD a été expérimentée fin 2021 auprès de plus de 300 élèves en classes. L’épisode choisi, « La chèvre qui danse », porte sur la thématique du partage et de la redistribution.

Une proposition innovante

« C’est une proposition sensiblement différente de ce que l’on rencontre habituellement. Grâce au format BD, auquel les élèves ont bien accroché, les notions sont abordées d’une manière nouvelle. Cela peut nous aider à aborder des notions d’éducation civique plus facilement. J’ai d’ailleurs moi-même mieux compris ce qu’était le principe de redistribution. Les élèves se sont identifiés aux personnages et les histoires abordées résonnent avec leur quotidien », explique Mathieu de Bouteiller, enseignant à l’école élémentaire Paillon de Saint-Etienne. Sa classe de CM1-CM2 participe à l’expérimentation.

Le travail se poursuit tout au long de l’année scolaire 2021-2022, avec pour objectif la conception de plusieurs histoires thématiques illustrées coconstruites avec les élèves sur les thèmes de la solidarité, du handicap, de la retraite, de la famille etc.

Des échanges riches avec les enfants !

Rencontre avec Arnaud Jouffroy, illustrateur

Comment avez-vous été amené à participer à cette expérimentation ?

Je suis illustrateur freelance, J’ai notamment eu à plusieurs reprises l’occasion de travailler pour des institutions publiques. Il s’avère que le style bande dessinée plait assez pour faire passer des messages formels à un public jeunesse. Fin août 2021, j’ai été sollicité pour accompagner plusieurs groupes d’élèves de l’EN3S en formation initiale dans le cadre des trophées de l’innovation. Ce projet de bande dessinée, pour lequel ils ont été primés lors des trophées de l’innovation, m’est apparu comme une évidence quand je l’ai découvert. Les élèves ont suivi leur idée avec un vrai désir de transmettre la valeur solidarité aux enfants.

Qu’a apporté à votre travail cette expérimentation en classe ?

Lors de la première séance d’expérimentation dans les classes, nous avons présenté avec les élèves de l’EN3S le story board du scénario proposé lors des trophées de l’innovation sur lequel j’avais retravaillé les personnages. D’habitude je travaille seul et je n’ai pas de retour sur mes productions finales. Dans les classes, la BD a été lue par les élèves et nous échangions ensuite sur les différentes scènes, les personnages. Voir les enfants réagir en direct, c’était très réjouissant. Ces échanges étaient très riches et m’ont permis de retravailler la BD. D’une part les attitudes des personnages, j’ai notamment créé d’autres personnages en m’inspirant de certains élèves. Mais j’ai également ajouté deux planches pour une meilleure compréhension de l’histoire.