15 mai 2024
Great Place To Work® : un lien fort entre la qualité de vie au travail et la performance
Great Place To Work® est considéré comme le standard mondial pour l’évaluation de l’expérience des collaborateurs. Initiée en 1992 au niveau global et en 2002 en France, cette démarche a recueilli les avis de plus de 100 millions de salariés dans 60 pays. Ces données ont servi à identifier les caractéristiques d’une expérience collaborateur de premier plan. La confiance y joue un rôle central. C’est en s’appuyant sur cette confiance que la démarche Great Place To Work® offre une méthodologie unique, aidant les organisations à établir un environnement de travail inclusif, à orienter leur stratégie RH et à booster leur performance.
Pierre Feneyrol, directeur de la CPAM de Haute-Savoie, avait déjà entrepris cette démarche à l’URSSAF Picardie dès 2018. Dans cette interview, il nous en dit plus et nous explique l’importance de Great Place to Work® dans les organismes.
Vous aviez déjà entrepris la démarche « Great Place to Work » à l’URSSAF Picardie, pouvez-vous nous parler de cette expérience et comment celle-ci a été mise en œuvre dans l’organisme ?
Pierre Feneyrol : Plus qu’une expérience, il s’agit en fait d’une approche qui doit s’inscrire dans la durée, pour finir par être incontournable, sans même y penser !
L’Urssaf Picardie disposait déjà à mon arrivée dans l’organisme d’une politique volontariste en matière QVCT, d’un climat social constructif, et de très bons résultats en terme de BSI par exemple. L’enjeu était alors de continuer à améliorer les choses, et dans un contexte déjà tendu en terme de recrutement, de notamment mieux faire connaitre l’Urssaf afin d’attirer des candidats, et fidéliser les équipes présentes.
Nous avons été accompagnés par une cheffe de projet GPTW© dédiée tout au long de la démarche, Céline Brault.
Les travaux ont débuté en Picardie en 2018 avec une première évaluation qui n’a pas débouché sur une certification, mais nous a permis d’analyser les pratiques internes, et d’identifier les différents points à améliorer ou à valoriser. L’Urssaf s’est également rapprochée d’autres Urssaf et organismes sociaux, et grâce au réseau GPTW, a pu échanger avec des entreprises également engagées dans cette certification.
Il n’y a pas eu de structure spécifique de pilotage de la démarche, mais un appui sur la gouvernance déjà en place (Codir, Copil RSO, Codir innovation…) Des groupes de travail ont permis de repenser nos actions, notre organisation, notre communication interne, et de progresser pour répondre aux attentes exprimées lors des enquêtes.
Et lors de la deuxième enquête en 2020, nous avons pu décrocher la certification !
Quels ont été les principaux défis à relever lors de la mise en place de cette démarche ? Mais aussi, quels ont été les avantages et les bénéfices observés après avoir été labellisé Great Place to Work ?
Pierre Feneyrol : Par cette démarche, l’Urssaf Picardie recherchait une ouverture sur l’extérieur et une labellisation reconnue par des entreprises hors institution, pour plusieurs raisons :
- Obtenir une labellisation indépendante, largement reconnue dans le monde de l’entreprise, et valorisant le travail interne effectuée par les équipes ;
- Rencontrer les autres entreprises certifiées ou engagées dans la démarche, afin de découvrir les meilleurs pratiques, et faire connaitre les nôtres.
- S’appuyer sur cette labellisation pour améliorer l’image de l’Urssaf Picardie et des Urssaf en général, et espérer ainsi attirer de nouveaux profils au travers des vacances de poste
Le défi était donc de convaincre de ce que la démarche apportait de plus les dispositifs existants, et surtout de démontrer que la certification n’était qu’un moyen, et pas un but en soi ; que ce n’était pas une action d’éclat sans lendemain, mais bien un démarche profonde. La preuve a pu en être donnée (involontairement !) par la non certification initiale, qui n’a pas du tout mis fin à la démarche.
Et les effets attendus initialement ont pu petit à petit se réaliser : la labellisation a indéniablement permis de renforcer la visibilité de l’Urssaf Picardie et l’amélioration de son image. Des postulants ont indiqué avoir été attirés par cette démarche et cette labellisation lors de leur entretien de recrutement. Et l’Urssaf a pu régulièrement intégrer les réunions ou club GPTW et échanger avec les entreprises sur leurs pratiques.
Pouvez-vous partager un exemple concret de changement ou d’amélioration directement lié à cette initiative ?
Pierre Feneyrol : En fait, à travers l’analyse et les retours sur le Trust index (le questionnaire anonyme), et les échanges avec d’autres entreprises déjà certifiées, même dans des secteurs très différents (DHL, Cultura, Décathlon, …), c’est un ensemble d’actions, régulières, petites ou grandes, et dans différents domaines, qui permettent d’avancer et de progresser.
Les actions restent toujours centrées sur l’amélioration des conditions de travail, le sens au travail, l’environnement de travail.
Ainsi, les actions concrètes ont pu être de différentes natures : la réorganisation complète d’un service, pour en améliorer le fonctionnement et les résultats ; la modification du parcours d’intégration des nouveaux salariés, en adaptant des pratiques découvertes dans d’autres entreprises ; en améliorant les modalités de communication interne, notamment en en utilisant plus les témoignages directs des agents et en effectuant moins de communication « descendante ».
L’EN3S propose de faire découvrir la démarche Great Place to Work lors de la session du 23 au 24 mai du Cercle des Directeurs. Que pensez-vous de cette initiative ?
Pierre Feneyrol : C’est bien sûr une excellente idée ! C’est même grâce à l’EN3S que j’avais découvert la démarche en 2017, lors d’une journée « Actualité de la Protection Sociale » où l’ancien directeur de GPTW France©, Patrick Dumoulin, intervenait (déjà …) sur l’attractivité et la fidélisation des salariés !
Alors présenter cette démarche, qui met la confiance au centre de son modèle, et qui démontre le lien fort entre la qualité de vie au travail et la performance, est un modèle inspirant, qui peut s’adapter à différentes organisations et qu’il est donc utile de présenter dans notre contexte d’organismes de sécurité sociale.