18 avril 2025

Découvrez le rapport sur le (Non)-recours et « grand âge »

 

L’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), du Laboratoire de sciences sociales Pacte et de l’Université de Grenoble, en partenariat avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et l’École nationale supérieure de Sécurité sociale (EN3S), a réalisé une étude sur le non-recours aux droits et aux services, en particulier dans le domaine du soutien à l’autonomie et des soins, des personnes âgées de plus de 60 ans.

 

Un webinaire de présentation du rapport s’est tenu le 17 avril. À cette occasion, Héléna Revil et Catherine Gucher, chercheuses au Laboratoire de sciences sociales PACTE de l’Université Grenoble-Alpes, ont analysé en profondeur les causes et implications du non-recours. Dominique Libault, président du Haut-conseil au financement de la protection sociale et directeur de l’EN3S, a présenté des pistes d’amélioration pour faciliter l’accès aux droits et services destinés aux personnes âgées.

 

 

 

Parmi la population étudiée, deux personnes sur trois ne bénéficient pas de l’ensemble des droits et services auxquelles elles pourraient prétendre. Ce non-recours, le plus souvent partiel, s’explique par l’organisation générale de l’offre de droits et de services dans les domaines étudiés et les ressources existantes et disponibles pour sa mise en œuvre au niveau des territoires. Les transformations des modalités d’accès aux droits et aux services intervenues ces dernières années, comme la dématérialisation des démarches ou la fermeture d’antennes de proximité., jouent aussi un rôle,

L’enquête qualitative, menée auprès de plus d’une soixantaine de personnes de plus de 60 ans vivant en zones rurales, parfois montagneuses, et urbaines, souligne aussi que le non-recours, en particulier chez les personnes les plus âgées, ne peut se comprendre sans prendre en compte certaines spécificités liées au vieillissement, par exemple le phénomène de déprise et la fatigue de vivre.

Les enjeux familiaux et conjugaux sont en outre très présents et peuvent expliquer des situations de non-demande, notamment par crainte des conséquences sur l’organisation du quotidien ou sur les relations familiales que pourrait avoir un recours.

L’étude montre également comment des situations de précarité sociale, passées ou présentes, peuvent attiser le non-recours à des droits et services dans le domaine du soutien à l’autonomie ou de la santé. Plus généralement, elle souligne l’intérêt de saisir les situations de non-recours de manière processuelle, en les réinscrivant dans le temps long.

Enfin l’étude éclaire sur les portes d’entrée que les personnes connaissent et ont, pour une partie d’entre elles, déjà emprunté pour obtenir leurs droits ou bénéficier de certains services. Elle constate que, même lorsqu’elles demandent, les personnes ne sont pas toujours réorientées vers les interlocuteurs pertinents au regard de leur situation.

 

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