24 septembre 2020
CESGOS : des élèves confinés mais une motivation et une exigence intactes
Début février 2020, 12 stagiaires issus de 6 pays ont rejoint Saint-Étienne pour intégrer le Cycle d’études spécialisées en gestion des organismes sociaux, destiné aux cadres francophones d’organismes de Sécurité sociale étrangers. La crise sanitaire est donc intervenue tôt dans leur scolarité, alors que celle-ci entrait dans sa vitesse de croisière. Déterminés à poursuivre leur formation, les stagiaires ont choisi de rester à Saint-Étienne à des milliers de kilomètres de chez eux.
La 26ème promotion du CESGOS entourée de l’équipe des relations internationales qui l’a soutenue durant le confinement et des membres du jury de sortie.
Le nouvelles modalités d’enseignement ont été immédiatement mises en place pour assurer la continuité des enseignements de ce cycle d’une durée de 6 mois. Gages de la qualité et de la consistance des enseignements, les deux épreuves emblématiques du cycle ont été préservées. Ainsi les stagiaires ont pu présenter en amphithéâtre leur proposition de plan d’extension de la couverture sociale pour le Botongo (pays fictif mais devenu célèbre au fil des promotions du CESGOS…). Les conditions de confinement au sein des organismes n’ayant pas permis l’accueil en stage du CESGOS, la réalisation d’une étude portant sur une problématique de gestion de leur organisme d’origine a été adaptée mais maintenue, avec l’accompagnement d’un référent, cadre dirigeant d’un organisme de Sécurité sociale ou expert.
Au fil du confinement, puis du déconfinement, le niveau d’exigence du cycle est resté à la hauteur de l’implication des stagiaires. Komigan Adogli, chef département des délégations régionales à l’Institut National d’Assurance Maladie du Togo, Daphney Montinard, technicien en finances publiques au Ministère de l’Economie et des finances d’Haïti et Herman Umba Jimmy, responsable du service contentieux à la direction des ressources humaines à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale de la République Démocratique du Congo, stagiaires de la 26ème promotion du CESGOS reviennent sur le déroulement de cette scolarité aux conditions singulières.
Le déroulement de votre scolarité a été bouleversé par la crise sanitaire. Le confinement a séparé et isolé les stagiaires. Avez-vous réussi à conserver une dynamique au sein de la promotion ?
Le CESGOS a été pour nous l’occasion propice pour un échange et un partage d’expériences en matière de protection sociale entre collègues venus de divers horizons. Si la décision du confinement de la population nous a dépourvus du cadre matériel et de l’environnement que nous offrait l’EN3S, le groupe d’élèves que nous formions a pu maintenir la cohésion et une dynamique de travail grâce à une concertation permanente et aux échanges réalisés dans le cadre des travaux en binôme et en trinôme.
Au-delà de ces cadres d’échanges académiques, il sied de souligner l’importance du groupe Whatsapp « CESGOS » créé par l’équipe des relations internationales mais aussi les initiatives prises par le service sur les différentes plateformes pour briser l’isolement à travers la musique, les « Apéro-Visio » et l’humour.
Le suivi des enseignements par visio-conférences et l’accompagnement pédagogique mis en oeuvre par l’école vous ont-ils permis de répondre à vos interrogations sur les sujets traités ?
Permettez-nous de rendre un hommage à toute l’équipe de la pédagogie pour leur maestria autant dans la programmation et l’organisation des télé-enseignements que dans l’assistance et le suivi personnalisé des stagiaires pour la maitrise des nouveaux outils (Teams, Skype et Zoom). Cet accompagnement soutenu de la pédagogie a permis une autonomisation de chacun dans la poursuite des cours. L’ensemble de ces apports a grandement contribué à la réussite de la formation.
En outre les animations des modules étaient généralement précédées par la désignation d’un élève chargé de centraliser les questions en amont de la séance pour capitaliser sur le temps et surtout permettre à l’intervenant de mieux répondre aux attentes de la promotion voire orienter le contenu du module.
Traverser une crise sanitaire hors de son pays c’est aussi observer le fonctionnement d’un système étranger. En étant au coeur de la tempête, ce que vous avez observé en France a-t-il nourri votre réflexion sur ce que vous feriez en tant que professionnel si une crise d’une telle ampleur touchait votre pays ?
Une adaptation de nos services dans la mise en place d’un nouveau dispositif de travail en période de crise apparait désormais essentielle pour mieux répondre aux besoins de nos clients. Dans cette optique, au sein de nos caisses, la professionnalisation des équipes sur le travail à distance (télétravail) tout comme l’évaluation de la performance des canaux de communication s’avèrent prioritaires pour s’adapter et s’ajuster avec plus de souplesse dans un contexte de crise.