Grand Prix de la Protection Sociale, édition 2024

 

Afin de contribuer à la promotion de la protection sociale, l’École nationale supérieure de Sécurité sociale (EN3S) et la Caisse des Dépôts se sont associées, depuis 2019, pour attribuer le « Grand Prix de la protection sociale ».

Ce prix vise à récompenser les meilleurs ouvrages, parus durant l’année, qui participent aux débats sur la protection sociale et aux analyses qui sont développées sur son organisation, sa pertinence et sa performance.

Les membres du jury de l’édition 2024 sont :

  • Dominique Libault, Directeur général de l’EN3S, co-président du jury
  • Marianne Kermoal-Berthomé, Directrice politiques sociales de la CDC, co-présidente du jury
  • Jacques Le Cacheux, Président du Conseil d’orientation scientifique de l’EN3S
  • Nathalie Fourcade, Secrétaire générale du HCAAM
  • Lucie Gonzalez, Directrice des statistiques, des études et de la recherche à la Cnaf
  • Jean-Philippe Vinquant, Président du HCFEA
  • Julien Damon, Conseiller scientifique de l’EN3S

Réuni le 24 avril 2024 pour désigner les ouvrages lauréats de l’édition 2024, le jury réunissant des experts issus du monde de la protection sociale, a décidé de co-primer deux ouvrages :

La cérémonie de remise du Grand Prix de la protection sociale 2024, se tiendra le mercredi 5 juin 2024 en présence des auteurs primés qui échangeront, avec des membres du jury, sur leurs travaux, leurs inspirations, ainsi que sur les prolongements de leurs ouvrages.

Découvrez les ouvrages des lauréats du Grand Prix 2024

Aide à domicile, un métier en souffrance – Sortir de l’impasse de François-Xavier Devetter, Annie Dussuet, Emmanuelle Puissant (Editions de l’Atelier)

Essentiel dans notre société vieillissante, l’aide à domicile est un secteur en souffrance. Bas salaires, pénibilités physiques et psycho-sociales, faible reconnaissance… Si le secteur a profondément changé depuis vingt ans, les conditions de travail et d’emploi ont peu évolué. Tandis que les employeurs peinent à recruter pour un métier qui exige formation et expérience, est-il raisonnable de le considérer encore comme un débouché privilégié pour des personnes non qualifiées ? Pourquoi ce métier est-il tellement malmené ?

L’objectif de cet ouvrage est de comprendre les blocages qui empêchent ce secteur, qui emploie plus de 600 000 salarié.es, essentiellement des femmes, de sortir de cette situation préoccupante, en montrant qu’il existe, de la part des employeurs et de pouvoirs publics, des incohérences, et notamment une stratégie latente qui consiste à maintenir dans la non-qualification ces emplois principalement occupés par des femmes. Cette analyse très approfondie d’un secteur crucial dessine les pistes qui permettraient de changer radicalement la donne.

François-Xavier Devetter est professeur de sciences économiques à l’Université de Lille et membre du Centre lillois d’études et de recherches en sociologie et économie. Il est membre du comité de rédaction de plusieurs revues académiques (notamment La Revue française de socio-économie). Il est coauteur, avec Florence Jany-Catrice et Thierry Ribault, de Les Services à la personne (La Découverte, 2015) et, avec Emmanuelle Puissant, Anne Le Roy et Sylvain Vatan, de Économie politique des associations (De Boeck, 2019).

Annie Dussuet est sociologue, enseignante-chercheuse à l’Université de Nantes et membre du Centre nantais de sociologie. Elle a dirigé le programme ANR PROFAM (2018-2022) sur les transformations du travail auprès des vieilles personnes et publié un grand nombre d’articles sur le travail domestique, les services d’aide à domicile, l’économie sociale et les politiques publiques de la vieillesse, et plusieurs ouvrages, parmi lesquels Travaux de femmes – Enquêtes sur les services à domicile (L’Harmattan, 2005), et Vers l’égalité femmes-hommes au travail (Presses universitaires de Rennes, 2021, avec Pauline Boivineau).

Emmanuelle Puissant est maîtresse de conférences en économie à l’Université Grenoble Alpes. Elle assure plusieurs enseignements sur l’économie sociale et solidaire. Ses recherches portent sur le travail et l’emploi dans les associations. Elle est coautrice, avec François-Xavier Devetter, Anne Le Roy et Sylvain Vatan, de Économie politique des associations (De Boeck, 2019).

Principes et pratiques d’action sociale Sens et non-sens de l’intervention sociale Marcel Jaeger (Édition Dunod)

Au moment où tous les acteurs alertent sur la baisse d’attractivité des métiers de l’aide à autrui, une idée rassemble les professionnels, comme les responsables politiques, les employeurs, les personnes accompagnées : la crise de ces métiers ne se résoudra pas seulement par des augmentations salariales, des améliorations statutaires, ni par des changements dans les organisations de travail ; elle interroge le sens, par la difficulté à trouver des points de repères, sous l’angle des principes, mais aussi des pratiques effectives et de la difficulté à combler les écarts entre les deux.

Marcel Jaeger est Professeur émérite du Conservatoire national des arts et métiers (Chaire de travail social et d’intervention sociale) et président de l’Unaforis, il a exercé les fonctions de direction dans des institutions médico-sociales (foyer d’hébergement, ESAT) et dans des instituts de formation (Buc Ressources, IRTS Montrouge/Neuilly-sur-Marne). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont L’articulation du sanitaire et du social et Guide du secteur social et médico-social.

Découvrez les 4 autres ouvrages qui composaient la sélection du jury pour le Grand Prix 2024

Le service public de la petite enfance de Mathilde Long (Edition Berger Levrault)

La petite enfance est très certainement le secteur qui en termes de politiques publiques a connu les évolutions les plus caractéristiques ces dernières années. Cela implique de savoir comment aujourd’hui construire une politique de la petite enfance et quels moyens de régulation sont offerts aux élus. Si, en effet, la prise en charge de la petite enfance s’appréhende de façon globale et fait appel à des solutions multiples, il est nécessaire pour les élus et professionnels du secteur d’avoir une vision territorialisée de cette question.

Le développement de structures privées, la baisse du nombre d‘assistants maternels et le défaut de renouvellement de la profession, nécessitent une politique volontariste afin d’assurer un équilibre et une stratégie territoriale. Le développement de maisons d’assistants maternels ou encore de micro-crèches s’il n’est pas accompagné, peut en effet fragiliser une offre publique existante. La complémentarité des offres et des prises en charge dans un système de valeurs communes doit être le fil conducteur de l’offre territoriale.

La petite enfance demeure, à ce jour, un service public facultatif géré traditionnellement à l’échelon communal. La montée en puissance d’une offre relevant du secteur privé lucratif, ainsi que les incitations de la CAF amènent à repenser le secteur non plus seulement en termes d’offres mais plutôt en termes de stratégie territoriale.

Mathilde Long est Universitaire spécialiste du droit du service public et de l’action sociale, elle anime, en lien avec un directeur de CAF, des formations assurées par Le CNFPT et L’INSET d’Angers dans le secteur de la petite enfance depuis plusieurs années.

 

Votre santé va coûter un bras de Marc Payet (Edition Robert Laffont)

Notre système de santé craque, mais on peut s’en sortir.
Au bout d’une plongée de près d’un an auprès de soignants, de patients, de directeurs d’hôpitaux, l’enquête du journaliste Marc Payet montre que se soigner quasiment gratuitement, c’est fini. Certains médecins veulent augmenter d’autorité leurs tarifs. Des fonds d’investissements rachètent des cliniques, et des cabinets de radiologues, et exigent une rentabilité maximum. Face à la pression du vieillissement de la population et de la hausse des maladies chroniques, l’Assurance Maladie n’arrive plus à tout prendre en charge, et les mutuelles augmentent de plus en plus le prix de leur cotisation. Cela va vous coûter un bras, ou les deux -si notre système de santé s’écroule !

Marc Payet est journaliste. Après vingt ans au Parisien, il travaille pour Le Point, notamment sur les sujets et enquêtes santé. Il est auteur de différents livres, chez Fayard ou Albin Michel.

 

L’injustice des inégalités sociales de santé de Paul-Loup Weil-Dubuc (Hygée éditions)

Pourquoi, partout dans le monde, les inégalités sociales de santé persistent-elles ? Comment nous accommodons-nous du fait que les humains puissent espérer vivre plus ou moins longtemps en fonction de leur position sociale ou de leur pays d’origine ? Pourquoi sommes-nous habitués à ce que certaines morts nous étonnent moins que d’autres ? Si de nombreux travaux en épidémiologie et en sciences sociales portent sur les mécanismes de constitution des inégalités sociales de santé, peu s’interrogent sur les raisons de cette acceptation tacite.

Pour en rendre compte, cet essai propose une thèse polémique : nous ignorons la hiérarchie des vies, ou encore l’inégalité des valeurs que révèlent les inégalités sociales de santé. En se focalisant sur l’objectif de les réduire, l’idée de promotion de la santé, qui inspire les politiques publiques aujourd’hui mises en œuvre, ne prend pas la mesure de l’injustice de ces inégalités et en justifie la persistance. Idéologiquement libérale, elle ne tient pas compte des pressions inégalement destructrices exercées par les milieux de vie sur les corps, les façons d’être et de voir le monde.

Paul-Loup Weil-Dubuc est Philosophe, spécialisé sur les questions de santé. Chercheur à l’Espace éthique Île-de-France et au sein du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Inserm/Paris-Saclay), il est également rédacteur en chef de la Revue française d’éthique appliquée.

 

Les Non-Maladies  – La médecine au défi de Luc Perino (Le Seuil éditions)

La médecine moderne a indubitablement accompli de grands progrès. Mais nous sommes entrés dans un dangereux processus de surmédicalisation, entraînant une dérive des capacités prédictives vers des soins injustifiés et parfois délétères.

Cet ouvrage propose ainsi le nouveau concept de « non-maladie » pour désigner les situations où la médecine détermine une anomalie sans que le patient n’en ressente le moindre symptôme. Sa vie, cependant, peut être profondément affectée par ce type de diagnostic. C’est le cas de nombreuses anomalies génétiques, de certains cancers ou des écarts à des normes biologiques ou morphologiques arbitraires.

Luc Perino est docteur en médecine, diplômé de médecine tropicale et d’épidémiologie. Auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation, il enseigne à la faculté de médecine de Lyon, où il vient de contribuer à la mise en place d’un diplôme universitaire intitulé « Biologie de l’évolution et médecine » avec le laboratoire d’excellence Ecofect. Fort de sa longue pratique de clinicien, il mène une très remarquable activité de partage des connaissances médicales.

 

Les présentations des ouvrages et auteurs ci-dessus sont issues des communications des éditeurs.

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