20 mars 2023
Le nouveau VISUCHIR
Le dispositif de Branches et Réseaux se compose de 9 modules et a pour objectifs de :
- Professionnaliser les acteurs du réseau pour maintenir une relation plus étroite avec les établissements de santé et médico-sociaux ;
- Favoriser, par une compréhension partagée des enjeux, le dialogue de gestion et les actions de maîtrise médicalisée engagées.
- Permettre ainsi aux équipes intervenant auprès des établissements de mieux appréhender leur rôle dans le domaine de régulation hospitalière et médico-sociale, de la gestion du risque et l’accompagnement à mettre en œuvre, en coordination avec les Agences Régionales de Santé.
Le module 9 qui s’intitule « le nouveau VISUCHIR » a été récemment modifié. C’est ce que nous explique Gilles Bontemps, directeur de la CNAMTS, au travers de cette interview.
Pourriez-vous présenter en quelques mots l’outil VISUCHIR ?
Gilles Bontemps : VISUCHIR est une gamme de 3 outils permettant d’analyser, de comparer, de suivre et d’évaluer les pratiques chirurgicales françaises des 1000 hôpitaux et cliniques à partir de l’étude de 36 millions d’actes CCAM et 24 millions de séjours PMSI. Dans cette gamme, un outil s’adresse plutôt aux établissements de santé, un second plutôt aux chirurgiens de terrain et sociétés savantes, un troisième plutôt aux institutions nationales et régionales.
Chaque outil a été construit pour accompagner un utilisateur bien identifié, en réponse aux questions qu’il peut se poser.
Ainsi peuvent l’utiliser les directeurs et cadres d’un établissement de santé ou d’un groupe d’établissements, les chirurgiens, les anesthésistes, les sociétés savantes, les soignants, l’assurance maladie, les agences régionales de santé, les journalistes.
Ainsi, les outils fournissent 2 milliards de résultats et 700 000 panoramas différents pour comparer l’activité et les pratiques chirurgicales d’un établissement avec celles d’autres établissements comparables et estimer son potentiel de développement ambulatoire, construire une stratégie d’établissement, poser les bases d’un futur CAQES, identifier les centres ambulatoires de référence ou ceux qui font de l’innovation chirurgicale, mesurer l’impact d’une démarche de récupération améliorée après chirurgie sur les durées de séjour, suivre l’évolution des événements indésirables graves associés aux soins en vue de les réduire, évaluer les pratiques professionnelles en regard des recommandations des sociétés savantes pour accompagner leurs adhérents vers les bonnes pratiques, sécuriser l’installation future d’un jeune chirurgien, rédiger des publications scientifiques, identifier les intervenants d’un futur congrès scientifique, aider à la recomposition de l’offre chirurgicale régionale.
Quelles sont les nouveautés pour cet outil en 2023 ?
Gilles Bontemps : VISUCHIR a été mis à jour avec les données les plus récentes (2021) et verra sa mise à jour future optimisée (les données d’une année seront intégrées en mai/juin de l’année suivante). Il est maintenant hébergé sur AMELI et accessible en open data visa le lien https://assurance-maladie.ameli.fr/etudes-et-donnees/par-theme/professionnels-et-etablissements-de-sante/zoom-etablissements-de-sante-visuchir-datavisualisation.
Il voit son ergonomie augmenter et s’enrichit de multiples fonctionnalités : cartes interactives et pictogrammes illustratifs ; recherche rapide par mot clé d’un établissement ou d’un groupe ; nombreux palmarès officiels sur la chirurgie, la chirurgie ambulatoire et la Récupération Améliorée qui prennent en compte les volumes de pratiques, l’éventail et la gravité des cas traités, leur technicité, l’innovation…
VISUCHIR fait l’objet du Module 9 du dispositif de formation « Comprendre les établissements de santé », pourriez-vous nous préciser la finalité et les objectifs de ce module ?
Gilles Bontemps : Le module 9 a pour objet sur 2 journées de faire monter en compétence les apprenants, à la fois sur la thématique de la chirurgie ambulatoire et sur la maitrise des outils VISUCHIR, la première journée pour acquérir et réactualiser les fondamentaux sur la chirurgie ambulatoire et les indicateurs utilisés, la seconde journée pour travailler en ateliers sur des cas pratiques.
En effet, VISUCHIR est un outil de dialogue permettant d’identifier les freins et les leviers de la bonne pratique, qu’elle soit ambulatoire ou conventionnelle, qu’elle soit professionnelle ou organisationnelle.
Changer les comportements, les organisations et les habitudes se heurte souvent à une forte résistance culturelle de la part des acteurs dans les établissements de santé. Quand l’assurance maladie ou l’agence régionale de santé va voir un établissement de santé avec VISUCHIR, son objectif n’est pas tant d’imposer un diagnostic définitif et immuable à partir des résultats de VISUCHIR, que de créer les conditions d’un dialogue équilibré et d’un échange constructif permettant à l’établissement de s’approprier l’outil pour in fine qu’il s’interroge sur ses pratiques et les confronte aux pratiques des autres. La finalité est d’induire un changement à court/moyen terme des pratiques.
Il faut à la fois montrer là ou l’établissement est performant et mettre en exergue ses forces, là où il a des marges de progrès à faire et identifier ses faiblesses. Face à ces faiblesses, l’outil permet très précisément d’identifier les centres de référence en vue de permettre de futurs échanges entre pairs.
La formation, au travers l’étude de cas pratiques, va permettre à l’apprenant de réagir en toutes circonstances, lui permettre de maitriser le contenu (ce que la donnée peut dire et ne pas dire), de tenir une position institutionnelle en évitant les terrains glissants des pratiques médicales et le déséquilibre des connaissances entre un administratif et un médecin expert de sa spécialité. Chacun doit trouver son rôle à jouer avec un subtil équilibre, l’assurance maladie apportant les méthodes, les données et les outils, l’établissement et le professionnel de santé leur connaissance du terrain et leur expertise métier. On est dans la co-construction.
Accéder au module 9 : le nouveau VISUCHIR