30 novembre 2023
Stratégie Nationale et Dynamique de Réseaux : témoignages de deux participants de la 16ème promotion
Le cycle « Stratégie Nationale et Dynamique de Réseaux » (SNDR) propose des clés de compréhension de l’environnement politique, économique et institutionnel ainsi qu’une vision prospective des impacts des mutations organisationnelles sur le rôle de dirigeant d’un organisme de Sécurité sociale. Christophe Calvet, directeur adjoint de la CAF de l’Aude, et Anne-Sophie Rousseau, directrice adjointe de l’Urssaf Picardie, nous en disent plus à travers ces témoignages.
Le cycle SNDR propose une prise de hauteur mais aussi la maîtrise de la construction des politiques publiques de protection sociale. De votre point de vue, cette ambition très stratégique est-elle accompagnée d’une dimension opérationnelle redéployable rapidement sur le terrain ?
Anne-Sophie Rousseau (ASR) : Comme toutes les formations qui se poursuivent dans la durée, la formation SNDR permet une évolution dans sa posture, je ne pense pas être la même Directrice adjointe que je ne l’étais en entrant en formation. A mon sens, la plus grande spécificité de ce cycle c’est l’éclairage qu’il apporte sur la construction des politiques publiques : replacer les politiques de protection sociale dans le paysage européen, comprendre sa traduction en droit français puis sa transposition par les caisses nationales, c’est un exercice passionnant intellectuellement, mais plus encore utile pour porter les évolutions que nous avons à accompagner au quotidien. Ce cycle offre une possibilité très rare : échanger sans filtre ni intermédiaire avec les acteurs qui produisent les normes, celles et ceux qui décident des orientations de la sécurité sociale d’aujourd’hui et de demain.
Christophe Calvet (CC) : Ce cycle fait intervenir plus d’une trentaine d’intervenants (experts, direction des caisses nationales, acteurs des décisions politiques) pour des échanges d’exception en groupe restreint et parfois directement in situ (Assemblée Nationale, Sénat, Cour des comptes, Commission européenne…). Ces échanges nous permettent une meilleure compréhension des politiques publiques de protection sociale et une vision prospective des enjeux, des impacts organisationnels et de l’évolution du rôle du dirigeant dans un organisme de sécurité sociale. Nos échanges interbranches « entre pairs » nous permettent justement de pouvoir échanger sur les enjeux stratégiques de politique publique, mais également sur des aspects très concrets qui ont pu être déclinés sur le terrain en projet opérationnel : ces retours d’expérience menés par chacun d’entre nous sont très précieux.
Les stagiaires de ce cycle proviennent de différentes branches. Que vous apporte cette mixité ?
ASR : La seconde richesse de ce cycle c’est la rencontre dans la durée avec des représentants de toutes les branches, de tous les organismes et de tous les régimes qui composent le Sécurité sociale, mais aussi de tous les métiers. Ce n’est pas une formation sur les RH ou sur la gestion de la production, non c’est une formation généraliste qui s’appuie sur la richesse de la diversité de nos profils et dehors de la formation initiale à l’EN3S, je ne connais pas d’autres formation qui permet dans la durée des échanges de cette qualité. Cela m’a permis de voir à quel point nos problématiques sont semblable, même si les termes sont un peu différents : globalement nous cherchons tous à améliorer la qualité de service à nos publics, à fidéliser nos salariés et à les former aux évolutions des métiers qui sont en cours, à utiliser la data pour avoir des process les plus efficaces, à trouver des synergies pour trouver des gains de productivité et nous sommes tous dépendants des développements informatiques. Et puis je dois avouer, que cela permet aussi de relativiser sur ses propres problématiques.
CC : Effectivement, les participants étant tous issus des différentes branches et régimes, les retours d’expériences sont très variés et enrichissants. C’est un cycle vraiment idéal qui permet d’échanger sans jugement et dans la bienveillance avec d’autres agents de direction. Cela permet de mieux comprendre les enjeux situationnels et de pouvoir également mieux ajuster sa posture managériale en fonction des différents enjeux opérationnels ou stratégiques. Cette mixité permet par ailleurs de mesurer les enjeux stratégiques et opérationnels en commun et les partenariats interbranches et inter-régimes qu’il reste à construire.
Vous terminez votre formation en décembre prochain. Celle-ci a-t-elle modifié vos perspectives de carrière ?
ASR : L’année 2023 a été riche de nombreux évènements, et ces derniers m’ont permis de grandir professionnellement. La formation SNDR fait partie indéniablement de ce processus de progression. Alors qu’il y a un an, je ne me projetais pas du tout dans les fonctions de direction pleine et entière, j’ai décidé de faire les démarches pour être inscrite sur la liste d’aptitude L2. Est-ce que je pense qu’il y aura un passage intermédiaire entre mon poste actuel et un poste de direction, oui, mais j’ai aussi réalisé que je pouvais évoluer et désormais, je sais que je ne souhaite pas avoir de regret et passer à côté d’une opportunité pour des raisons administratives.
CC : Pour ma part, c’est un cycle de formation qui arrive après 15 ans de carrière en tant que directeur adjoint et une expérience confirmée sur plusieurs secteurs en branche famille. Ce cycle permet de faire le point sur sa carrière et ses aspirations. Cette prise de recul me permet à présent de mieux me projeter sur un poste de directeur général et de pouvoir assumer une mobilité interbranche ou inter-régimes.