19 octobre 2018

La Carsat Aquitaine primée à l’Innovation Team Best Practices 2018

Le 6 septembre dernier, la Carsat Aquitaine a été primée à la seconde édition des « Innovation Team Best Practices 2018 » organisé par Le Club de Paris des Directeurs de l’Innovation et l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle a remporté le grand prix des meilleures équipes innovation pour le projet « Aidants aidés, une qualité de vie à préserver ».

Pascal Emile, nouveau directeur de la Carsat Aquitaine et ancien élève de l’EN3S (31ème promotion), revient sur ce projet ainsi que sur son arrivée au sein de cet organisme.

1. La Carsat Aquitaine vient d’être primée à la seconde édition des « Innovation Team Best Practices 2018 ». Elle a remporté le grand prix des meilleures équipes innovation pour le projet « Aidants aidés, une qualité de vie à préserver », pouvez-vous revenir sur ce projet ?

C’est un projet qui se distingue par la transversalité de l’approche. D’une part, les équipes de la direction des risques professionnels rencontraient des difficultés à engager des actions chez les prestataires d’aide à domicile, secteur professionnel aujourd’hui parmi les plus « sinistrogènes » en matière d’accidents et de maladies professionnelles. D’autre part, les services de l’action sociale étaient démunis face aux constats d’une qualité de prise en charge pouvant interpeller malgré la bonne volonté individuelle des aides à domicile et des revendications tarifaires récurrentes des têtes de réseau qui ne se questionnaient pas pour autant sur la structure des coûts de revient et notamment ceux générés par un absentéisme largement supérieur à celui des autres secteurs professionnels.

L’innovation majeure a été de concevoir une démarche de prévention commune sur un domaine où historiquement les deux branches de la Sécurité sociale (la prévention des risques professionnels et la Branche Vieillesse) travaillent hermétiquement en silo. La finalité est commune : la qualité de vie, celle des aidants professionnels par une analyse des risques et l’utilisation d’aides techniques adaptées, celle des aidés par prise en charge améliorée et aussi l’utilisation d’aide technique facilitant le maintien de l’autonomie.

Cette approche a permis aussi de lâcher les imaginations et de construire une série de briques elles aussi très innovantes : sensibilisation via une série de représentations de théâtre forum, films à l’humour décalé et soutien des auteurs de la BD « Les Vieux Fourneaux », conception d’un dispositif de recyclage des aides techniques, truck de l’habitat permettant de venir au-devant des assurés pour montrer la faisabilité d’aménagements simples.

Vous pouvez retrouver tous les détails du programme sur le site https://aidantsaides.carsat-aquitaine.fr

2. Ce programme a été lancé en 2013, quelles évolutions et améliorations avez-vous pu observer depuis sa mise en œuvre sur la région ?

A ce jour, 72 structures d’aide à domicile sont formellement engagées dans la démarche. Les Conseils départementaux soutiennent le projet et pour les services qui se sont engagés dès l’origine, des éléments objectifs de diminution des arrêts de courte durée commencent à apparaître. Il faut noter aussi, l’impact managérial au sein des services qui saluent tous la démarche comme une occasion pour engager le débat sur le travail réel et la recherche de solutions concertées. La Carsat est désormais identifiée comme un partenaire engagé auprès des réseaux au-delà de son simple statut de financeurs de prestations.

3. Vous venez de prendre la direction à la Carsat Aquitaine. Quels sont les changements, les évolutions que vous percevez en matière de prévention au sein des Carsat que vous avez quittés il y a plusieurs années pour rejoindre la Cnav en tant que directeur de réseaux ?

Les démarches de prévention sont désormais arrivées à un degré de maturité très élevé. Elles font l’objet de processus d’évaluation systématiques soit dans un cadre national, soit à la Carsat Aquitaine dans un cadre local. Par exemple, à Bordeaux, le programme inter régime de prévention du bien vieillir fait l’objet depuis maintenant 5 ans d’une évaluation non seulement de satisfaction mais d’impact. Nous pouvons démontrer qu’à 6 mois après la fin d’une action de prévention des chutes par exemple, le comportement des retraités a évolué favorablement. Cela confirme auprès de nos partenaires et à nos tutelles, l’intérêt de nos actions.

4. Vous rejoignez un organisme qui vient d’être primé pour un projet innovant, comment l’innovation est devenue une réalité ou plus qu’un simple mot pour les organismes désormais ?

Si je prends l’exemple de la Carsat Aquitaine, l’innovation est une réalité quotidienne. Le programme aidants, aidés a certes été primé, mais d’autres pourraient l’être tout autant sous d’autres angles. Par exemple, sous l’angle RSE, la Carsat a expérimenté une démarche d’activité physique dans les services et un plan de déploiement est en cours. Un projet de conciergerie d’entreprise est en train d’être étudié et une équipe de travail s’est essayée à l’Escape Game pour renforcer sa cohésion. Les organismes de Sécurité sociale sont loin d’être en retard sauf peut-être en matière de faire-savoir. Il nous appartient de travailler sans doute fortement cet aspect qui contribue également à la légitimité de notre action.

 

 

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