29 novembre 2019

CapDIR 2020 : une autre voie d’accès aux postes d’agent de direction renouvelée et confortée

Depuis la mise en place de la première promotion CapDIR en 2014, ce cycle a démontré sa capacité à diversifier le recrutement des futurs agents de direction des organismes de Sécurité sociale. Des ajustements ont régulièrement amélioré la sélection des stagiaires, leur évaluation et le contenu des enseignements afin de répondre au mieux aux besoins des organismes.

En 2020, la modification majeure porte sur le rythme de la formation. Laetitia Jeanjean, directrice de la formation initiale de l’EN3S, et Marie Rappy, directrice adjointe de l’EN3S, reviennent sur la réflexion qui sous-tend ce nouvel aménagement.

Comment se positionne le cycle CapDIR vis-à-vis de la formation “Dirigeant d’un organisme de protection sociale” ?

Laetitia JeanjeanLaetitia Jeanjean : Placé comme alternative à la voie de recrutement du concours interne, le cycle CapDIR est principalement ouvert aux cadres des organismes de Sécurité sociale justifiant d’une expérience professionnelle de quinze années dont cinq ans dans l’Institution et six ans d’expérience significative de management. Il est ainsi reconnu comme une voie de diversification du recrutement de l’École et apprécié comme tel par les caisses nationales et les organismes locaux. Ainsi 67% des anciens stagiaires CapDirigeants ont accédé à des postes d’agents de direction durant leurs parcours après l’EN3S.

Avec un taux de plus de 70% de mobilité sur les 3 dernières promotions, CapDIR a démontré sa capacité à diversifier le recrutement des futurs agents de direction. Dans ce contexte, pourquoi avoir repensé le cycle ?

Marie RappyMarie Rappy : La formation CapDIR arrivait en 2018 à la fin d’un 1er cycle de vie après trois ans d’existence. Il nous semblait important de poser un diagnostic de cette nouvelle offre issue de la réforme Morel et d’aller au-delà des ajustements annuels pour envisager d’éventuelles évolutions plus structurelles. Nous percevions par ailleurs des interrogations de la part des réseaux sur les résultats du cycle en matière d’accès des stagiaires à des fonctions d’agent de direction. Nous avons donc souhaité conduire une réflexion globale qui comporte à la fois un état des lieux complet et une réflexion pour l’avenir.

Un groupe de travail national composé des représentants des gestions des cadres dirigeants des caisses nationales du régime général et du régime agricole, de la Direction de la Sécurité sociale, de l’Ucanss et piloté par l’EN3S a porté cette réflexion globale. Parmi les éléments de diagnostic, des interrogations sont apparues sur l’équilibre général du dispositif et notamment sur la difficulté de concilier, pour les stagiaires comme pour les organismes, la formation en alternance avec la tenue du poste d’origine sur une durée relativement longue (15 mois).

L’idée directrice était de capitaliser sur les réussites (diversification des recrutements, taux d’accès aux postes d’agents de direction, taux de mobilité des personnes à l’issue de la formation) tout en améliorant l’organisation du cycle afin d’en optimiser sa soutenabilité. Le scénario de l’alternance entre modules de formation et stage n’avait pas été initialement travaillé. Il a émergé des échanges avec les représentants des organismes, et des stagiaires, qui exprimaient unanimement la difficulté à gérer l’absence à temps partiel de l’organisme d’origine. Il est apparu à tous que l’intérêt de tous, de gérer une absence à temps plein, sur une durée plus courte.

À l’issue des échanges du groupe de travail et d’une écoute client réalisée par les caisses nationales et l’EN3S, les orientations suivantes ont été validées :

  • une réduction de la durée du cycle CapDIR à 7,5 mois (d’octobre à mai) à raison d’une à deux semaines de formation par mois ;
  • une formation en alternance : le stagiaire quitte son organisme d’origine pendant toute la durée de la formation ; il effectue donc son stage de direction en alternance avec la formation à Saint-Étienne.

Les ajustements ont aussi permis d’intégrer les évolutions des compétences attendues des agents de direction selon le nouveau référentiel de l’Institution.

 

Alain Eyraud, Directeur comptable et financier de la Carsat Auvergne, intervient auprès des stagiaires du CapDIR. Il partage son point de vue sur ce nouveau rythme et les atouts des stagiaires issus de ce cycle.

Pensez-vous que la réforme du cycle va favoriser l’optimisation de la soutenabilité du cycle tant pour les stagiaires que pour les organismes ?

Eyraud AlainQuel progrès pour les stagiaires ? Pouvoir se consacrer à temps complet à la formation est à mon sens une opportunité supplémentaire pour les stagiaires.

J’ai observé en tant qu’intervenant, la difficulté à concilier l’exercice d’un poste à responsabilité et à conduire de front une formation aussi exigeante que le CapDIR, sans oublier les contraintes familiales. Pour mes organismes, la difficulté résultait souvent de l’adaptation de la charge de travail du stagiaire à ses absences et à ses préoccupations de formation.

En votre qualité de coordonnateur de la mention comptable CapDIR et recruteur de stagiaires sortant, qu’apporte un collaborateur issu du cycle ?

En tant que coordonnateur, je crois que les stagiaires apportent aux organismes recruteurs des compétences directement exploitables en situation opérationnelle. Les stagiaires sont déjà des professionnels reconnus avant leur formation et le CapDIR apporte un plus en termes de positionnement et d’ouverture sur des problématiques plus larges de protection sociale.

 

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