27 mai 2021

Cycle CapDir : Un nouveau format pour former les dirigeants de la Sécurité sociale

 

Lancé en 2014, le cycle a démontré sa capacité à diversifier le recrutement des futurs agents de direction des organismes de Sécurité sociale. Depuis 2020, un nouveau rythme d’enseignement est mis en œuvre : une alternance entre périodes de formation et stage de direction, détachée du poste d’origine.

Richard Vieau, directeur de la Cpam d’Eure et Loir accueillant un stagiaire CapDIR et Nadège Bannier, stagiaire CapDIR, livrent leurs premières impressions sur le nouveau rythme de ce cycle.

Vous accueillez un stagiaire CapDIR dans votre organisme. En quoi le nouveau format d’alternance de ce cycle a-t-il changé la nature de la mission confiée au stagiaire ?

 Richard Vieau : L’accueil d’un stagiaire est souvent perçu par nos équipes comme très exigeant sur un temps trop court. Si l’alternance n’augmente pas le nombre de semaines du stage, elle donne désormais aux projets confiés au stagiaire une perspective de déploiement de plus de 6 mois (durée à confirmer). C’est donc l’occasion, pas si courante, de confier une mission de long terme, mieux mise en visibilité auprès des équipes impliquées dans la gestion des projets confiés au stagiaire. Il est quant à lui, grâce à une disponibilité sur site plus longue, mis en situation de décliner opérationnellement ses propositions.
Cette nouvelle formule m’a ainsi permis, cette année, de confier un périmètre de mission plus large et ambitieux : Marc Debas a ainsi pu contribuer à tout le cycle de négociation de notre nouveau protocole d’accord sur le télétravail (du lancement de la démarche à la proposition de signature). Il a également installé et conclu certains travaux du projet d’entreprise de la Cpam d’Eure-et-Loir. C’est donc très stimulant et bénéfique de part et d’autre. La « rentabilité » du stage CapDIR est véritablement partagée.

Le stage de direction s’achève en mai. À la suite de cette expérience, envisagez-vous d’accueillir à nouveau un stagiaire CapDIR ? Qu’a apporté votre stagiaire aux équipes et parallèlement, quelle a été l’implication des équipes dans l’accompagnement de la mission du stagiaire ?

R.V : Oui bien sûr ! La sélection opérée garantit le professionnalisme et l’implication du stagiaire CapDIR. Marc Debas a immédiatement trouvé sa place au sein du CODIR de la Cpam d’Eure-et-Loir et parmi ses équipes. Il nous a apporté le regard extérieur et riche d’autres expériences qui peut parfois nous manquer à défaut de turn over suffisant, ainsi que le recul lié à sa formation en cours. L’alternance  enforce d’ailleurs cette capacité par la respiration régulière qu’offrent les « allers-retours » entre l’organisme et l’école. Les enseignements qui ponctuent sa présence sur site ont été bénéfiques, tout particulièrement en cette période si particulière. Marc Debas a ainsi mis en pratique les solutions de management hybride désormais pérennisées : les coffee break digitaux, le mur du positif avant chaque CODIREL (il a d’ailleurs recueilli à chaque fois tous les suffrages)… grâce à une force de conviction issue de la dynamique de changement dans laquelle il s’est mis. La qualité de stagiaire a permis de lever de possibles freins des collaborateurs grâce à une connivence plus simple à instaurer. Cela a impliqué de ma part une forme de « laisser faire » qui s’avère très positive !

Vous achevez votre formation CapDIR au sein de la première promotion en « alternance stage/ cours ». Quel regard portez-vous sur cette nouvelle disposition, qui vous a totalement extraite de votre poste d’origine ?

Nadège Bannier : Précédemment responsable des Ressources Humaines à la Cpam de Lot-et-Garonne, ce nouveau format me semble plus propice à suivre la formation et à s’y engager pleinement. J’ai vécu cette période comme un « incubateur », me permettant de passer de ma précédente posture, de manager stratégique, à celle d’un agent de direction. Le stage en alternance permet également d’être entièrement intégré dans l’organisme d’accueil et l’équipe de direction en place. Me concernant, en stage à la Caf de Lot-et-Garonne, j’ai été positionnée comme un agent de direction me permettant pleinement d’exprimer mes compétences, d’être force de proposition et de participer aux projets de l’organisme.

Le nouveau rythme vise une meilleure conciliation formation/ tenue du poste et vie personnelle. Cet équilibre reste-t-il néanmoins complexe à établir ? Quels conseils formuleriez-vous aux prochains stagiaires ?

N.B : Il m’est difficile de comparer les dispositifs, mais ce nouveau rythme est en effet propice à la conciliation entre la vie personnelle et professionnelle, ces 9 mois étant dédiés à la formation. Cet équilibre peut néanmoins parfois rester complexe à établir car la formation CapDir, outre les enseignements et le stage de Direction, nécessite un plein investissement du stagiaire, pour appréhender l’ensemble des connaissances et compétences attendues, dans un délai court. Mes conseils pour les prochains stagiaires sont d’anticiper l’entrée en scolarité, de se renseigner sur son rythme, ses attentes, de consulter le référentiel LEADDERS et à ne pas hésiter à échanger de leur projet et questionnements avec les agents de Direction de leur organisme. Je les invite également à contacter des stagiaires de précédentes promotions, pour bénéficier de leur retour d’expérience et de leurs conseils notamment en termes d’organisation durant la formation.

Selon vous, lorsqu’un collaborateur fait part de son souhait d’évolution sur un poste de dirigeant, sur quels critères, quelles spécificités de compétences ou de parcours, son responsable doit-il l’orienter entre la préparation du concours interne, ou une démarche pour intégrer le CapDIR ?

N.B : Il me semble, lorsqu’un collaborateur évoque ce type de projet professionnel, que l’une des étapes clé est d’identifier, à ses côtés, sa perception de la fonction d’agent de Direction, ce qu’elle implique en termes de compétences et de posture. L’orientation entre le concours interne et le cycle Capdir pourra notamment s’appuyer sur la maturité du projet du collaborateur et sa capacité à évoluer ou non, sur un temps court (9 mois pour le CapDir), sur des fonctions de direction. Au sein de la 7ème promotion CapDir, nous avons des profils et personnalités très variés, mais chacun dispose d’une expérience professionnelle riche, d’une appréhension des enjeux de la fonction de dirigeant, d’une appétence pour l’accompagnement des équipes et des usagers et la transformation des organismes de Sécurité sociale et du service public.

R.V : À l’évidence, une antériorité récente dans l’institution , une expérience managériale inexistante ou insuffisamment significative, une mobilité fonctionnelle ou géographique réduite… orientent vers la préparation du concours interne. À l’inverse, un parcours diversifié dans les fonctions occupées au sein d’organismes distincts, dans les expériences managériales vécues… valident expériences, savoirs et volonté d’évolution et de changements légitimant à présenter le CapDIR.

 

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