25 mars 2021

Découvrez l’ANAP et son partenariat avec l’EN3S

 

Sophie Martinon, directrice générale de l’ANAP (Agence Nationale d’Appui à la Performance) présente cette structure ainsi que ses modalités d’accompagnement des professionnels de santé et le sens de la convention signée avec l’EN3S.

Pourriez-vous évoquer plus en détail les missions de l’ANAP ?

En quelques mots, la raison d’être de l’ANAP est de soutenir les professionnels de la santé dans l’amélioration du service rendu à tous de manière durable et responsable. Nous accompagnons et outillons les professionnels des établissements sanitaires (3000 hôpitaux et cliniques) et médico-sociaux (22 000 établissements pour personnes âgées et personnes handicapées) pour faire évoluer leurs organisations.

Notre objectif n’est pas de favoriser telle solution au profit d’une autre mais d’aider les établissements à faire leurs propres choix au regard de leur situation. C’est d’ailleurs en ce sens que nous élaborons de nombreux autodiagnostics.

Toutes les publications, outils, méthodes, bonnes pratiques que nous diffusons, sont élaborés à partir de l’expérience et des expertises des professionnels de terrain avec qui nous travaillons étroitement.

Notre approche consiste donc vraiment à accompagner les professionnels et non faire à la place des professionnels.

A ce propos, vous avez mis en place en 2019 des appuis thématiques, pourriez-vous revenir sur ce nouveau type d’accompagnement ?

Nous avons lancé tout au long de 2019 des appuis pour mener des projets de transformation relatifs à la performance interne des établissements de santé. Ils s’adressent à des équipes hospitalières réellement engagées dans des projets qui souhaitent bénéficier de nos méthodologies ainsi que d’une dynamique de groupe pluri-professionnels. Les retours sont très positifs En 2019, plus de 90% des répondants sont satisfaits du déroulement des AT et de ses apports. A ce jour nous accompagnons plus de 175 équipes autour de 10 thématiques : blocs opératoires, imagerie, organisation du séjour clinique, consultations externes, urgences, pharmacie, stérilisation.

Forts du succès rencontré, nous avons récemment lancé des appuis qui s’inscrivent à l’échelle territoriale. Ces appuis territoriaux concernent pour l’instant six thématiques : la gestion des flux de patients, les urgences, l’imagerie, les filières chirurgicales, la pharmacie et la biologie. L’engagement se fait en équipe de 3 à 5 personnes selon le type d’appui, sur la base d’un besoin et d’un projet cadré avec l’accord de la direction du GHT ou du groupement d’établissements.

Nous sommes convaincus que le développement d’une culture territoriale et l’émergence de communautés de pratique de professionnels hospitaliers dans les différents types de groupements sont des éléments fondamentaux pour développer des coopérations et rechercher des gains patients/établissement.

Vous évoquez les communautés de pratique de professionnels, de quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’un cadre que nous fournissons pour que les professionnels puissent échanger en ligne entre pairs sur les bonnes pratiques, résoudre ensemble des points bloquant, partager des solutions organisationnelles etc. Ces communautés de pratique s’adressent aux professionnels des secteurs sanitaire et médico-social. Nous y animons les échanges qui facilitent le développement de leurs connaissances. Certains membres experts peuvent être sollicités par des établissements pour fournir un accompagnement personnalisé ponctuel.

En complément, des rencontres sont organisées à intervalles réguliers pour diffuser les pratiques innovantes à travers des retours d’expériences. A ce jour notre plus ancienne communauté concerne le numérique en santé. Mais nous sommes également engagés autour de la santé mentale, du dialogue de gestion, de la responsabilité sociétale des entreprises et nous démarrons une communauté autour du patrimoine immobilier.

Comme vous le voyez, nos modalités d’accompagnement des professionnels de santé sont aussi diverses que variées.

La convention de partenariat entre l’EN3S et l’ANAP est sur le point d’être renouvelée, dans quelle optique abordez-vous cette nouvelle collaboration ?

Je me félicite du renouvellement de cette convention. L’expertise de l’ANAP en matière de méthodologie de projet nécessite d’être connue de tous les professionnels de la santé et du médico-social. Avec le développement des approches centrées sur les parcours, les passerelles avec les acteurs de la protection sociale paraissent plus que jamais essentielles. Nous poursuivrons dans cette optique nos interventions dans les formations « Gestion du risque maladie » : en particulier dans les modules « Transports sanitaires, agir avec les acteurs pour faire évoluer les comportements », « performance du système de soins » et « être acteur d’une dynamique de parcours ».

Sophie Martinon interviendra le 15 décembre prochain sur les enseignements à tirer de l’analyse de la performance hospitalière dans le cadre de la journée APS « De la crise des urgences à la crise sanitaire, l’hôpital en mutation »